Quels soft skills pour les cabinets d’expertise comptable ?
Les missions d’accompagnement et de conseil représenteront 20 % du chiffre d’affaires des cabinets dans cinq ans, contre 6 % aujourd’hui. Il leur faut donc intégrer des profils nouveaux. Quels sont les soft skills incontournables, les talents comportementaux et émotionnels qui feront toute la différence ? Repérage avec Perrine Grua, dont l’entreprise Canary Call accompagne la transformation des entreprises en leur proposant les bonnes personnes au bon moment.
Des qualités à revaloriser
Pour opérer une transformation, rien de tel que les « défricheurs », ceux qui détectent les signaux faibles et les sujets encore émergents, grâce à leur écoute et leur grande sensibilité. « ‘Sensible’ a longtemps été considéré comme un gros mot, c’est une qualité qui devrait être reconsidérée », estime Perrine Grua. De manière générale, il s’agit de remettre au centre les émotions, fondamentales pour mettre en mouvement le collectif, impulser une vision, faire bouger les choses. Le coaching ou la communication non- violente sont d’ailleurs de formidables outils pour muscler la capacité à travailler avec ses émotions.
Entre les années 1980 et aujourd’hui, la durée de vie moyenne d’une compétence est passée de 30 ans à 5 ans. – Source : étude Deloitte
L’ancien modèle valorisait la figure du sachant. Alors que les métiers de demain n’existent pas encore, une autre qualité doit être valorisée : la capacité et l’envie d’apprendre, d’explorer par exemple le sujet de la comptabilité carbone alors même que la priorité du moment est la gestion de la crise sanitaire. Et une fois le sujet maîtrisé, c’est l’empathie qui permettra d’embarquer les collègues qui n’ont pas suivi.
Repenser le processus de recrutement
Une fois identifiés les soft skills indispensables, avant même de penser recrutement, le changement doit s’appuyer sur deux pierres angulaires : le client et le dirigeant. L’expert-comptable doit donc questionner les besoins de sa clientèle, puis mener sa propre introspection pour formuler ce qu’il veut incarner et quelle pourrait être une raison d’être partagée par l’ensemble des équipes.
Ensuite, il faut « commencer avec ceux qui ont envie ». En effet, la transformation peut être initiée par les collaborateurs de bonne volonté qui connaissent bien la culture d’entreprise et qui deviennent des ambassadeurs du changement auprès de leurs collègues. Ensuite seulement peut se poser la question d’étoffer l’équipe, avec un défi important : la complémentarité des talents. Il s’agit de recruter non pas des clones, mais des profils différents qui vont étoffer les savoir-être déjà présents au sein du cabinet.
« Par ailleurs, il ne faut pas oublier que les soft skills s’entretiennent et se développent de manière continue. La préoccupation première des Millenials à l’embauche est le parcours de formation proposé. Pour fidéliser et pour survivre, il faut garantir l’employabilité de ses équipes ».
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